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Pourquoi tant de femmes se retrouvent dans des relations toxiques ? Comment sortir du schéma qui condamne toute relation hétérosexuelle ?

Temps de lecture : 13 minutes

Mon vécu et mes expériences me font penser, depuis longtemps maintenant, que les relations hétérosexuelles sont vouées presque systématiquement à l’échec, dès lors qu’on ne remet pas en question, très vite dans la relation, l’empreinte patriarcale qui teinte tout schéma de couple hétéro. Au travers de cet article, je veux partager mon état d’esprit et ma façon d’être pour favoriser une relation équilibrée, bien au delà de centres d’intérêts partagés ou de personnalités complémentaires, je parle du fondement même du respect mutuel et de l’équilibre au sein d’un couple.

C’est quand même incroyable, je rencontre systématiquement des femmes, jeunes, moins jeunes, tous milieux sociaux confondus, qui sont en couple avec de sombres connards ou des petits cons, et qui laissent passer des comportements invraisemblables. On va aller droit au but aujourd’hui.

Je ne parlerai donc pas d’hommes violents, ni de détraqués sexuels, ou de violeurs, je n’évoquerai pas les pervers pathologiques, non non aujourd’hui je ne parle pas de ces fortes « caractéristiques » qui rendent théoriquement évidente la nécessité de rompre avec quelqu’un (quand je dis évidente, je ne veux pas dire simple).

Je parle de tout le reste, qu’on banalise, bah oui si t’as pas un oeil au beurre noir ou qu’il t’a pas traité de petite merde, c’est que ça va. Tu vas pas le quitter pour ça ou faire une crise d’hystérie.

Prenons quelques exemples de comportements toxiques :

  • Le spécialiste du « Je t’aime moi non plus »
  • Le mec avec qui tu passes une semaine non stop, et qui ne te donne plus de news pendant 10 jours, puis qui t’accuse de ne pas le laisser respirer quand tu cherches à comprendre au lieu d’attendre comme une petite chose docile dans ton coin, avant de revenir quand il aura jugé que tu avais compris ta leçon
  • Celui qui te trompes, qui s’excuse, qui recommence. Qui demande pardon, parce que c’est la faute aux hormones, ou à la lune qui n’était pas tout à fait pleine hier soir
  • Celui qui te dit qu’il aime beaucoup les femmes, que c’est pas de sa faute, ou qui va te mettre en compétition avec elles assez souvent, qui va te faire remarquer un petit défaut chez toi, que elle ou elle n’a pas, qui va réussir à moyen terme à tuer ta confiance en toi, bah oui c’est plus facile de mettre à sa merci une personne qui pense qu’elle ne vaut rien
  • Celui qui va te pousser à bout pour ensuite te dire que t’es qu’une hystérique (ce mot est un signal d’alarme, dans la majorité des cas vous avez eu un comportement NORMAL si on vous accuse d’hystérie)
  • Celui qui s’arrange pour comme par hasard créer une bonne grosse dispute avant une soirée où en fait il aimerait bien aller sans toi – puis qui confondra une dispute avec une rupture quand tu apprendras après en fouinant (de façon légitime donc) son Facebook qu’il s’est consolé avec une autre invitée de la soirée. Une invitée qu’il avait d’ailleurs déjà dans le viseur avant de provoquer la dite dispute.
  • Celui qui part en « séjour professionnel », avec son ex dans la team, mais qui fait comme si tout était parfaitement logique, et si ça te pose problème c’est que t’es une jalouse maladive. Puis qui te dit que tu l’as harcelé en lui envoyant 3 sms en 24h, ce qui l’a d’ailleurs poussé à coucher avec son ex, mais c’est de ta faute du coup !
  • Celui qui ne te fait jamais de compliments, ou se permet des petites remarques désobligeantes par ci par là, parce que c’est plus facile de gérer une copine qui n’est pas sur un piédestal, ben oui te valoriser quotidiennement lui donnerait l’impression que tu mérites mieux que lui finalement, et il pourrait te perdre
  • ETC., ETC.,, je grossis certains traits mais on sait toutes de quoi je parle je pense !

Les hommes : quand tout le groupe social est problématique

On pourrait penser qu’il s’agit de situations qu’on ne pourrait vivre qu’avec un bon gros pervers narcissique, et bien non. Je dirais même qu’on a, allez je vais rester gentille, 3 ou 4 chances sur 5, de tomber sur un mec qui aura des comportements dominateurs/manipulateurs/formatés avec nous, même si c’est souvent inconscient, c’est un fait. Point de misandrie de ma part, point d’énièmes d’études ou de ressources à l’appui, comme je n’ai pas besoin d’étude pour dire que le soleil est chaud, que les femmes se font harceler quotidiennement dans la rue, à un moment moi je me fiche de convaincre tous les hommes qui vont remettre ces évidences en question. J’ai vécu entourée de relations toxiques toute ma vie, et c’est sur cela que je me base, les mecs je les déteste pas, non les mecs je les connais, ceux qui liront cet article et auront envie de réagir pour dire que eux ne feront jamais de mal à une femme, oui vous peut-être, mais je vous réponds simplement de regarder tous vos potes et les hommes que vous connaissez de près ou de loin, et de retracer comment ils se sont comportés avec les femmes depuis que vous les connaissez. Vous n’avez alors que deux options : mentir ou admettre, il n’y a pas de zone grise, on doit simplement composer avec les conséquences d’un système qui remonte à des siècles. De manière générale l’heure n’est plus au débat « tous les hommes », « non pas tous le hommes ». Si vous pensez que c’est ça le problème, si votre égo crie à l’injustice, en tant qu’homme, alors vous manquez simplement d’honnêteté avec vous, même si ça vous met en rogne, et même si, je le répète, vous le faites de façon inconsciente. Je ne vous attaque pas, vous êtes aussi formatées que nous les femmes, j’attaque le système et le groupe social. Et la volonté de certains hommes de rester dans le déni.

Evidemment que c’est dur d’admettre qu’on appartient à un groupe problématique, mais est-ce une raison de nier la vérité ? J’appartiens à l’espèce humaine, et un petit tour du globe suffit à nous qualifier de petites merdes, nous tuons, volons, prenons, violons, torturons, répétons encore et encore les même atrocités, pour autant je sais faire la part des choses : oui les humains ont tendance à être mauvais, blablabla. Est-ce que ça veut dire que tous les humains dans leur individualité sont mauvais ? NON. Il n’y a pas de fatalité, le tout est de commencer par admettre que le groupe auquel on appartient est tel qu’il est. Et ça me sidère la difficulté que certains ont à poser ce constat. S’il pleut mais que dans ta tête tu te persuades qu’il y a du soleil, tu sera juste un con qui aura choppé la crève.

Non pas tous les hommes en effet, sinon je serais lesbienne pour sûr, mais si j’attends le métro avec 15 hommes autour de moi, chacun d’entre eux représente un risque majeur pour moi, même si dans le lot seulement 3 sont de potentiels agresseurs. Et quand bien même il y en aurait 0, ça je ne peux le savoir au moment des faits, alors que les chiffres d’agression je les connais, ils sont énormes ! Quand cela changera, quand être une femme seule entourée de plein d’hommes dans une pièce, sera aussi sécurisant qu’un homme seul entouré de plein de femmes, je changerai de discours. Il y a 200 ans une femme seule sans protection finissait forcement violée (j’ai adoré la série Outlander pour la façon dont est traité ce sujet), n’est-il pas naïf de penser que seulement 200 ans plus tard il n’y ait aucune trace de cette domination masculine primaire, de cette volonté de posséder une femme qui existe depuis la nuit des temps ? Il suffit de regarder les pays encore régis par la religion de nos jours, il est facile de critiquer les pays où la femme a beaucoup moins de valeur qu’un homme, puis de ne pas remettre en question son propre pays qui faisait plus ou moins la même chose non ? On a 200 ans d’avance c’est tout. Mais qui êtes vous donc, pour protéger votre petit égo, pour nier qu’une femme comme moi est systématiquement dévalorisée intellectuellement par des hommes plus bêtes qu’elles ? Et l’objet de remarques sur son physique, et de drague mal placée ?

Dominera bien qui dominera le dernier…

Bref, oui les hommes je les connais si bien, je les ai tellement vus à l’oeuvre, qu’il est très dur pour eux de me traiter de cette façon, et je vous dis avec certitude que le premier qui essayera n’y arrivera pas, ou le payera. En réalité ce n’est pas tant connaitre les hommes qui importe, mais savoir exactement comment fonctionne un rapport homme-femme, j’ai été à bonne école, d’ailleurs le seul homme dans ma vie qui a eu un ascendant beaucoup trop important sur moi est mon père, le premier et le dernier, et je sais depuis l’âge de 12 ans ne pas me laisser faire par un homme. Je m’adapte en tant que femme à mon environnement comme un poisson hérisson réagit à un danger. Si je n’ai rien à perdre quand il s’agit de protéger ma dignité de femme, c’est que je sais trop combien d’autres ont souffert à cause de ce système. Cela peut sonner arrogant, tout ce qui compte est que je n’autorise aucun homme à avoir un comportement dominateur avec moi.

Tout ce qui compte c’est avoir des armes, même bancales, pour réagir à quelque chose de plus bancal encore. Plus jeune je ne me laissais pas faire par les garçons dans ma vie personnelle, c’est dans ma vie professionnelle que j’ai accepté trop de choses notamment quand j’étais serveuse. J’ai commencé à 16 ans dans un club, j’ai accepté avec le sourire qu’on me parle un peu mal, qu’on commente un peu trop mon physique mais j’ai compris que même mon boss ou les clients n’avaient pas le droit, au pire quoi je suis virée pour m’être respectée ? Et bien vire moi, t’as cru qu’on était dans un champ de coton ? Que la petite beurette a besoin de ton taff de merde, un taff que toi tu feras toute ta vie alors que moi je suis là pour payer mes études ? Leur mépris et leur harcèlement peuvent être tellement dégoutants qu’il justifient la façon dont je m’exprime, et la colère, rien que d’y penser les émotions reviennent !

Vindicative, arrogante, mais ai-je le choix ?

En gros je comprenais que la vie consisterait aussi à être entourée d’abrutis avec une bite, qui se penseront systématiquement plus brillants. Et bien c’est fatiguant à long terme, donc oui on m’attaque je mords, d’où cette agressivité qu’on peut parfois m’attribuer quand je réponds à un commentaire mal placé, mais qu’on qualifierait de « réaction normale » de la part d’un homme, avec… un ego d’homme ! C’est un combat qui nécessite d’être vindicative, c’est un argument machiste que de dénoncer le manque de douceur des féministes, ou leur arrogance, imaginez 6 secondes que la situation soit inversée, vous pensez qu’ils feraient dans la délicatesse ?

Non, s’ils continuent de nous dominer c’est que leur conditionnement, qu’on pourrait presque penser qu’il est désormais inclus dans leur ADN, leur donne une confiance déconcertante en eux. (A l’inverse la dévalorisation est aussi en passe de devenir un gène féminin.)

Pour finir là dessus, parlons du stéréotype du « bad boy », malheureusement c’est un fait qu’on ne trouve pas que dans les teen movies, les mauvais garçons attirent les filles, j’ai toujours été un peu dubitative face aux relations de « je t’aime moi non plus », je comprenais pas pourquoi Carrie Bradshaw se faisait balader si gravement par Mr Big, je pense que l’amour est quelque chose qui doit être confortable sans être acquis, il ne doit pas nous donner l’impression d’être sur la sellette tous les 4 matins. Bref moi ça me fait chier les bad boys, Monsieur a un air mystérieux, te fait galérer avec son air détaché, joue avec toi comme une souris, oui ça marche mais c’est le cerveau qui veut ça. Tous les sentiments générés par des comportements aussi manipulateurs ne sont pas réels. Un mec que je commence à fréquenter veut jouer à ne pas répondre à mon sms ? C’est lui qui a plus à perdre que moi.

Tu veux jouer au jeu de l’insécurité ? Jouons !

Il va finir par voir une storie de moi avec un cocktail et des mecs. Il va soudainement répondre quand je n’aurais curieusement plus de réseau, et le lendemain c’est lui qui va chercher à savoir ce qu’il s’est passé, mais moi je répondrai 9 heures plus tard en prétextant une gueule de bois. On va voir qui va avoir peur d’être trompé à la fin. Car tout l’enjeu est là : susciter l’insécurité chez sa compagne, quitte à lui faire développer des névroses (qu’on va ensuite mettre sur le compte de sa folie).

Je pense sincèrement que parfois, quand beaucoup de soin a d’abord été mis dans des solutions non violentes, en vain, le seul moyen de répondre à la violence c’est par plus de violence, à la domination par plus de domination, à la manipulation par plus de manipulation.

Globalement nous savoir dans l’insécurité leur donne du pouvoir, une sensation de pouvoir, ce n’est pas pour rien que les hommes sont si souvent attirés par les jeunes en vieillissant, cela n’a rien avoir avec la fermeté de nos cuisses (qui ne change pas vraiment entre 20 et 30 ans hein..) non, c’est qu’après 28/30 ans, les femmes ont appris, ont travaillé sur elle, et sont moins conditionnées à être dociles. Donc l’idée n’est pas d’avoir du pouvoir sur eux à notre tour mais plutôt de poser carte sur table tout de suite, qu’ils sachent dès le début que toutes ces conneries ne seront pas possibles avec vous. Sans attendre d’avoir 42 ans pour se dire « hof si j’avais su ».

En bref il existe un tas de situations où les hommes veulent et parviennent à manipuler des femmes pourtant exceptionnelles, à leur faire croire qu’elles sont plus amoureuses qu’elles ne le sont vraiment, qu’elles ont besoin d’eux, qu’elles ont de graves défauts, qu’elles sont fautives, et j’en passe. Ah ce fameux « besoin » illusoire qui fait qu’on accepte l’inacceptable.

Le sentiment de supériorité de l’homme hétérosexuel

Des situations qui sont rendues possibles parce que, c’est un fait que j’ai pu étudier moi même durant 25 ans, les hommes sont formatés à vraiment croire en leur supériorité. Même les petits jeunes de 18/25 ans qui semblent adorables, qui sont persuadés de ne pas être concernés par le patriarcat ou la culture du viol, pensent inconsciemment nous dominer, être meilleurs, être PLUS. Notamment parce que nous sommes toujours associées à la prétendue fragilité de nos émotions, à notre sur-attachement émotionnel, bref à tout un tas de clichés rabaissants les femmes, générés et alimentés de génération en génération par le patriarcat. (Quand l’homme est valorisé pour sa « force », son absence « d’émotions féminines », même s’il fout un coup de poing dans du placo. Oui on remarquera que parfois un homme énervé sait bizarrement choisir le support sur lequel sont point va s’écraser de façon tout à fait impulsive).

Ils pensent être « PLUS », notamment parce qu’ils sont éduqués différemment, parce que tous leurs modèles fictifs ou réels les confortent dans leur prétendue supériorité, parce que le traitement de la femme au cinéma n’a que très peu évolué, parce que certaines paroles de leur père, leur oncle, l’épicier du coin qui commentait le cul de Sylvie, sont restées dans un coin de leur tête. Parce que les enfants sont des éponges, les garçons sont dans le sillage dominateur du père, les petites filles dans le sillage de soumission de leur mère, et dans le cerveau on finit par intégrer que ce schéma est normal et inévitable. C’est là le piège le plus pervers du patriarcat : normaliser des relations déséquilibrées.

Ce que je veux c’est dans la mesure du possible donner les armes aux femmes pour qu’elles arrêtent de souffrir par la faute d’un petit con. Leur rappeler leur valeur, les rendre conscientes que souvent elle valent mieux que ces mecs qui les mal traitent.

Car oui moi je vais plus loin que me dire que je vaux autant qu’eux. Je suis persuadée que je vaux mieux, je sais que je vaux mieux, à quoi servirait toutes ces remises en question qu’on s’évertue à faire en tant que femmes, tout ce travail personnel, qui prend du temps et de l’énergie, si cela ne faisait pas de nous de meilleures personnes ? Evidemment que ce travail fait de moi une meilleure personne, et plus consciente que quelqu’un qui resterait dans ses carcans avec des oeillères. J’ai parfois l’impression de devoir m’excuser d’avoir des qualités que j’ai pourtant développées seule.

Pourquoi j’ai eu une prise de conscience précoce ?

Tous les modèles féminins que j’ai eus dans ma famille, dans ma vie, des femmes remarquables, des femmes gentilles, belles, avec le coeur sur la main, de ma mère à mes tantes, puis beaucoup d’amies, je les ai presque toutes vues, quelque soit leur génération embourbées dans une relation horrible avec un homme qui a fini par les maltraiter. Plus ou moins gravement. Pour finir en dépression, en HP, anorexiques, alcooliques, ou un peu hors du système, etc. parce que de la violence répétée « pas très grave » constitue un traumatisme.
Je dis ça en précisant que concernant les générations de nos mères et grand-mères la violence verbale et physique étaient très répandue et officieusement tolérée. Et si aujourd’hui la notion de pervers narcissique est à la mode, elle relève en partie de comportements qui dans la société passée était répandus et banalisés, elle désigne donc beaucoup d’hommes des générations précédentes et a forcément des traces sur LES hommes d’aujourd’hui. Ces femmes et mère qui « sombrent » ne sont pas trop fragiles, elles ont simplement été maltraitées, d’ailleurs si on inversait la situation le mec ne s’en sortirait pas mieux du tout. (Le taux de suicide chez les hommes et 3 fois supérieur à celui des femmes, le patriarcat en est souvent directement responsable.)

Donc aujourd’hui, pour commencer, l’idée n’est pas d’analyser son couple et si on est dans un schéma négatif de quitter son mec. Justement on a dit qu’on ne parlait pas de pervers pathologiques, mais essentiellement d’hommes tout aussi conditionnées que nous. Nous ne sommes pas censés être ennemis, mais lutter avec notre conjoint pour équilibrer au maximum nos rapports, il y a de vrais déclencheurs de conscience, je l’ai vu dans mes 2 relations longues et chez mes amis hommes. Il ne s’agit pas de leur bourrer le crâne, d’être sur leur dos au quotidien, il s’agit plutôt d’activer leur empathie et cela passe par, la connaissance, dès lors qu’ils voient de leur yeux les effets réels du conditionnement patriarcal ils tombent des nues. (Si jamais il s’en fout et reste borné et indifférent à votre souffrance il faut peut-être songer à le quitter, ça vaut pas le coup de s’investir.) Il ne s’agit pas de le convaincre, de se battre ni d’avoir raison, mais de démontrer et prouver par des faits, CQFD. Pas d’émotionnel, que de la logique. Et là il n’est même plus question de « non on n’est pas tous comme ça ». Il ont besoin de comprendre pour arrêter de se sentir accusés et de voir que cela va bien au delà de leur individualité.

Equilibre dans une relation hétéro = relation viable !

D’autant qu’en posant de bonnes bases, on évite la multitude de petites rancoeurs qui nous éloignent ensuite émotionnellement et physiquement de l’autre. On renvoie le manque de libido des femmes en couple à leur condition biologique, sans jamais faire le lien avec le patriarcat qui est pourtant une explication bien plus logique, c’est incroyable. Le fameux cliché qu’on voit dans toutes les fictions, le mec enchaîne les maladresses, fout rien à la maison, la nana lui en veut, soit elle lui dit et ça crée une dispute tant leur vision est vouée à être différente, soit elle lui dit pas et la rancoeur teintera leur rapport au quotidien, causant un éloignement pouvant aller jusqu’à l’explosion. L’honnêteté ce n’est pas forcément avouer une infidélité, c’est aussi au quotidien, faire l’effort de dire les choses, d’apprendre à les dire, même si c’est beaucoup plus confortable de les laisser trainer. Il faut être disponible et savoir communiquer, je reviendrai sur la communication du couple dans cette série d’articles également. Car là aussi je me suis rapidement intéressée à la psychologie pour mener à bien une dispute ou une conversation.

Je ne parle donc pas de foutre une bombe dans son couple, je parle plutôt ici de commencer par préserver son égo, le bon égo. Sa dignité. Avoir la bonne dose de narcissisme pour se préserver. Dans le langage courant le terme « narcissique » est très péjoratif, ce que je trouve dommage car en psychologie ce n’est pas le cas. Un narcissisme sain est nécessaire à tous, il s’agit de se respecter, s’aimer à sa juste valeur, être conscient de ses défauts de façon juste sans se flageller, une forme de confiance qui permet d’avancer en somme, et d’éviter les rapports de domination. La connaissance et l’amour de soi sont une entrave à la soumission j’en suis convaincue. Sans se placer dans une position victimaire, ni en devenant tyrannique ou trop sûre de soi, ce qui seraient des failles narcissiques…

On commence donc par la prise de conscience si nécessaire. C’est déjà une étape capitale. Ensuite viendront les discussions avec son mec si on constate que quelque chose est déséquilibré, car souvent il manque juste un bout de mode d’emploi, d’éducation, de savoir.

Et c’est très important de le faire tôt dans ses relations, car si le respect mutuel et l’égalité ne sont pas un socle de la relation, les déséquilibres générés finiront par la détruire. Or le patriarcat empêche ce fameux respect mutuel. Notre capacité de résilence en tant que femme ne doit pas être un frein à notre épanouissement dans le couple.

Je précise cela car si je n’ai jamais été « mal traitée » à proprement parler, pour autant dans ma relation qui aura duré 12 ans, ma capacité à faire passer l’autre avant m’a conduit à des situations pas agréables du tout, à une charge mentale complètement déséquilibrée, à un renoncement de moi-même, de ma propre personnalité, à un moment donné. Aimer ce n’est pas tout accepter, c’est ne pas tout donner. Si on doit développer un sens du sacrifice c’est avec nos gosses, pas avec nos mecs.

Et là, de la même façon, on doit prendre conscience du déséquilibre, de sa cause, et travailler dessus. Sans agresser son mec d’emblée, parce qu’à moins de renoncer aux relations hétérosexuelles il faut accepter qu’on a un rôle éducatif à jouer. Sauf que ce que je propose, est certes « d’apprendre » d’une certaine façon des choses à son conjoint dans la relation, mais c’est pour nous permettre de ne plus avoir à le faire toute la vie et de se retrouver plus tard avec un gosse en plus de ceux qu’on aura portés. Pourquoi on trouve normal de montrer à son mec comment nous faire jouir au lit, mais pas de lui montrer comment fonctionne une relation équilibrée, c’est pas de leur faute si leur mère par le biais de la société en a fait des assistés, comme ce n’est pas de leur faute si au début ils pensent que le sexe c’est comme à la télé.

Ma série d’articles « Amour et relations » commence donc aujourd’hui. On a commencé par la prise de conscience, je poursuivrai ce thème en évoquant le cinéma et les fictions qui ont tendance à glamouriser les relations toxiques, et qui normalisent les comportements abusifs. Je voudrais aller plus loin en donnant des axes pour assainir une relation hétérosexuelle, et plusieurs articles de remise en question sont prévus car la prise de conscience ne sera jamais finie !

Enfin j’aborde aussi des sujets plus quotidiens, le conditionnement de tous ceux qui entourent le couple, par exemple concernant l’entretien de la maison, à savoir pourquoi c’est moi qu’on regarde quand ma maison est en bordel ou même sale, et jamais mon mec. Même quand j’ai plus de travail que lui.


Voilà voilà, je rappelle que tout ce que j’écris dans cet article concerne ma vision, celle qui marche pour moi, je ne prétends pas avoir étudié les relations amoureuses pour autant ^^ N’hésitez pas à me faire un retour en commentaires si vous êtes arrivés jusque là ;) DES BISOUS

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6 Comments

  1. CARINE

    Mais merci du fond du cœur pour cet article ! J ‘ en ai encore les larmes aux yeux tellement je me reconnais…. tout est dit avec tellement de justesse et de précision… le poids de la culpabilité que l on traine depuis notre plus jeune enfance…. les schémas patriarcats qui ont la peau dure et cet soumission l on reproduit inconsciemment… bref mes larmes ce soir seront des larmes de joie ! Encore merci pour ces mots qui résonnent en moi :)

  2. Tiff

    Un plaisir à lire, et c’est vrai que Ca fait prendre conscience de certaines
    choses, merci :)

    1. Jo

      Merci pour cet article, je me retrouve tellement dans le « faire passer l’autre avant soi »… et la charge mental qui y est associée, on s’oublie tellement
      Cela fait quelques semaines que j’ai vraiment décidé de pensé à moi, comme eux ne pensent qu’à eux finalement.

  3. Léa

    Merci ! C’est si agréable à lire, je me suis révoltée un peu plus que d’habitude en me sentant comprise et ait bien ri ! Hâte de voir les articles qui suivront

  4. Sieprawski

    Merci pour votre article qui nous fait un bien fou . Merci de mettre des mots dur nos maux

  5. Misolal

    Super article, c’est un plaisir de te lire décortiquer tout ça. Ca fait écho à ma vraie question du moment : quelle posture avoir par rapport à ton mec, quand tu as fait ta révolution féministe à l’intérieur de toi et que lui ne trouve pas sexy cette virulence vis à vis des hommes ! J’ai hâte de lire tes autres articles, merci !

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