Mood, Petites histoires

Célibat après 12 ans de relations : le 1er mec (et le dernier) que j’ai laissé monter chez moi !

Comme vous le savez je suis en couple avec T., depuis quelques années maintenant, mais le temps que je me remette sur pied j’ai déserté le blog à plusieurs reprises et je suis passée à côté de plein de choses que je voulais vous raconter, alors je me rattrape !

Le célibat si je l’avais déjà connu plus jeune, il avait été bien différent de celui auquel j’ai dû soudainement me confronter, après 12 ans de relations à l’approche de la trentaine. Ce même célibat que je regardais d’un oeil curieux, que je ne connaissais pas personnellement, mais par lequel j’ai vu beaucoup de proches, d’amies, de connaissances, passer. Sans vouloir nécessairement le connaitre, je me demandais ce que ça faisait, j’imaginais l’idée de vivre à nouveau les trucs qu’on ressent au début d’un flirt, quand on se cherche… Dans le même temps, j’appréhendais de me confronter au rapport que la plupart des gens ont généralement avec le sexe. Et j’ai eu raison d’appréhender !

Avant d’expliquer dans le détail pourquoi j’ai une vision du sexe généralement très différente de celle des gens de mon âge, pourquoi mon féminisme précoce m’a surement sauvé de bien des situations que j’aurais détesté vivre mais que d’autres ont malheureusement vécu, je vais commencer par vous raconter cette fameuse « expérience » que j’ai trouvée assez lunaire.

« J’y vais ou j’y vais pas ?

J’avais postulé à un casting pour un film étudiant, j’ai rendez-vous avec le réalisateur dans un café, il a l’air d’avoir 30 ans, j’apprendrai plus tard qu’il en a 23. Le projet ne m’intéresse pas, le personnage pour lequel je postule doit porter des sous vêtements couleur chair, et se laisser peindre le corps, je passe. Comme pour 9 annonces sur 10, il est question de se foutre à poils, sans que cela ne soit précisé dans l’annonce, et pas besoin d’années d’expériences pour tomber dans la tendance Luc Besson, les réalisateurs débutants ont déjà ce désir de dominer les actrices et voient leur métier comme une forme de pouvoir. Je ne vous ai jamais parlé de celui qui m’a demandé, pour juger ma capacité à lâcher prise, si je pouvais me mettre seins nus pour jouer mon monologue ? Il était étudiant à l’école de Besson d’ailleurs, pas besoin de répondre à des annonces douteuses, qu’on se le dise.

Le fait est qu’avec le réal en devenir on s’entend bien, étant donné qu’il fait des études de cinéma et que moi je fais du théâtre, malgré mon refus du rôle on a continué à discuter, comme cela se fait souvent, et il se trouve qu’il avait des profs géniaux dont un qui venait de sortir son premier film au cinéma, et au vu des critiques je voulais le voir. Il me propose de l’accompagner à la séance qui tombe dans deux jours, c’était à Bastille, j’habitais à 15 minutes et franchement je ne sortais pas autant que je l’aurais voulu, alors j’ai accepté. Je lui ai dit explicitement que j’étais séparée de mon conjoint, que j’allais probablement divorcer mais sans certitude encore, que ma relation avait duré 12 ans, que je venais voir le film en tout bien tout honneur, bref j’avais donné tous les signes pour qu’aucun rapport de séduction ne se mette en place, et qu’il sache qu’il n’a aucune raison de se faire des idées.

Je voulais sortir de cette logique où je me méfiais de tous les mecs, car si je voulais passer à autre chose et un jour rencontrer quelqu’un, je devais quand même sortir de ma zone de confort. D’autant qu’il a une vie assez intéressante, et un profil peu commun finalement, je ne peux pas entrer dans les détails sinon il sera identifiable mais le fait est qu’il m’a raconté comment ses parents avaient fait fortune d’une façon très originale, bref il avait une vie qui suscitait la curiosité.

Après le film on va manger un bout, je sens qu’il m’aime bien, et j’essaye de ne pas tirer de conclusion sur tout ça, donc quand il me propose d’aller boire un verre 3 jours plus tard j’y vais. On discute on discute, et au fur et à mesure je commence à l’envisager, il est intelligent, plutôt mignon même s’il n’est pas mon genre, je me dis que je peux bien le revoir une fois et voir ce que ça donne.

Il me propose de me raccompagner devant ma porte à 300 mètres du bar, je ne lui donne aucun espoir à ce moment là, sauf celui de se revoir peut-être. Je suis séparée depuis plusieurs mois, je ne l’ai pas rencontré sur Tinder, je répondais à la base à une annonce pour un film, il faut avoir un grain pour s’imaginer que quelque chose va arriver ce soir.

« Je peux monter boire un verre d’eau ? »

Il me demande si je veux prendre un dernier verre chez moi, il a eu tout le temps de cerner mon petit caractère et il est assez malin pour savoir que si j’avais voulu qu’il monte pour un dernier verre je lui aurais proposé. C’est chez moi, et on loin de la scène « elle veut mais elle n’ose pas… », non non je ne joue pas à ce jeu, je sais parfaitement ce que je veux, je le montre et le dis. Je lui dis que je n’ai rien à boire donc je ne peux pas être plus claire. Il me demande alors de monter pour boire un verre d’eau. Je lui dis « si tu veux » en me foutant explicitement de sa gueule, donc je le laisse monter parce qu’il est inoffensif et que, si je suis claire, je ne rejette par les gens pour autant, si je disais non à un verre d’eau, c’était soit être malpolie, soit assimiler le verre d’eau à un code pour aller plus loin. Je n’utilise pas de codes et encore moins avec un homme que je viens de rencontrer. Ce n’est pas comme si nous étions amis de longue date.

On arrive chez moi, il voit mon ordi sur la table et me propose alors de me montrer un truc dont il m’avait parlé, je sens bien à ce moment là qu’il espère quelque chose, alors que moi je me dis « mouais peut-être que tu peux tenter de voir ce que ça donne ». 20 minutes passent, le programme se termine, et là il m’embrasse. Je ne sais toujours pas s’il me plait, l’embrasser pourrait me donner une indication après tout. Je n’ai pas le temps de finir ma réflexion, que sa bouche se transforme en lave linge et qu’il attrape mon t-shirt et l’enlève à une vitesse assez déconcertante. STOOOOP. WHAAAT. Alors même si j’avais eu envie d’aller plus loin comment te dire, là l’envie n’y serait plus, et ça a le mérite d’être clair, j’ai la réponse à mon questionnement. Il s’est comporté comme si on s’était chauffés toute la soirée, comme si on était dans une de ces situations où vous savez, la tension sexuelle est à son comble… il n’y avait aucune tension, rien, walou !

MAIS QUAND BIEN MEME, il y a des façons de faire, si tu baises comme tu m’embrasses, je n’ai pas besoin d’en savoir plus, c’est agressif et c’est anti sexy, quand le contexte ne s’y prête pas ça me fait directement l’effet inverse. BERK.

Ni une ni deux, je me recule, je reprends mon t-shirt et le remets, je lui dis que je le sens pas du tout, et monsieur se révèle extrêmement surpris. Il a la tête du mec qui tombe de 14 étages, que dis-je de la Tour Eiffel, ce qui me laisse d’autant plus dubitative, je lui dis « mais tu t’attendais à quoi en procédant comme ça ? Avec tout ce que je t’ai dit, tu croyais que dès que t’allais m’embrasser j’allais soudainement coucher avec toi ? » C’est pas compliqué, j’ai fait face à l’attitude classique du mec qui voulait me donner l’impression que je l’avais allumé, que je lui devais quelque chose, bref toute cette attitude problématique que toutes les femmes ont déjà connu au moins une fois. Ils ont cette faculté de vouloir te faire culpabiliser, de sorte à ce que même s’ils dérapent, il te jugeront responsable, et les autres prendront son parti. Excusez-moi mais la culture du viol commence là, exactement dans cette réaction, dans ce visage qui feint la surprise. Et ce n’est pas parce que je suis prude que je le pense, c’est parce que je suis déconditionnée et informée.

Si on fait les comptes, je lui ai répété maintes fois les choses qu’il fallait pour qu’il ne tombe pas dans une fausse croyance, mais c’est moi, parce que je le laisse monter chez moi, qui ai un comportement surprenant ? Ce n’est pas toi qui faisais le mec doux, qui a insisté pour monter chez moi avec un faux prétexte alors que je ne le voulais pas, et qui m’a arraché mon haut 10 secondes après le tout premier signe que j’ai pu émettre, qui as un comportement surprenant ?

La culture du viol c’est aussi flouter les situations, c’est vouloir manipuler la perception des femmes, et de nous faire passer pour des folles, ou des allumeuses.

Et c’est là que le plus lunaire commence, il se trouve qu’il est tout juste 1h45 du matin, et que Monsieur me dit qu’il n’a plus de métro, mais Monsieur habite à Paris, alors si Monsieur avait les moyens de se payer 2 cocktails à 15€, il avait les moyens de se payer un taxi, surtout dans sa position de futur héritier voyez-vous.

QUE NENNI. Monsieur emploie une autre technique (qui pour moi est aussi issue de la culture du viol) à savoir me donner la possibilité de changer d’avis j’imagine. Il me demande s’il peut dormir sur le canapé en attendant le premier métro. N’importe quelle personne normalement constituée à ce moment là en voyant ma tête, partirait, je vois qu’il insiste donc je lui dis très froidement « ok tu peux rester sur le canapé, il y a un plaid, moi je vais dans ma chambre » sans avoir peur, je sais qu’il ne me touchera pas, c’est juste un mec relou qui se comporte comme un mec relou.

15 minutes après, il toque à ma porte, tout penaud, « je peux pas dormir avec toi »? AHAHAHA. QUAND ? COMMENT ? DANS QUEL MONDE ? Autant vous dire que cette fois je lui ai dit de partir très clairement. Il avait atteint mon empathie, je n’en avais plus aucune envers lui, il pouvait dormir dehors que je m’en fichais royalement.

Je partage cette anecdote assez rigolote mais surtout révélatrice d’un vrai problème : on continuera de dire « les hommes », car même les plus doux, les plus éduqués et les plus inoffensifs, ont intégré des attitudes qu’ils pensent être des attitudes normales. Dans les relations de séduction il y a une vision masculine, à laquelle il faut adhérer, sans quoi ce sont les femmes le problème.

Je sais qu’en lisant ces mots quelques personnes pourront penser « mais elle s’attendait à quoi », ou « elle lui a donné de faux espoirs », et je ne leur en veux pas car ces personnes sont formées à penser ainsi, mais elles ont tort. Il y a tellement de choses à défaire, et en attendant je me fiche royalement qu’on m’accuse d’être prude, quand je ne fais que m’écouter, comme toutes les femmes devraient pouvoir le faire.

Voilà pour la petite histoire ! Maintenant pour celles que cela intéresse, je vais essayer d’expliquer que si je vois les choses comme ça, ce n’est pas parce que j’ai été en couple 17 ans, soit la moitié de ma vie. Je dirais que c’est l’inverse, je suis heureuse en amour car je suis chanceuse d’avoir trouvé les bons, mais aussi parce que je n’ai pas été conditionnée par le patriarcat dans mon rapport avec les hommes, j’ai été élevée à bonne école où tous les facteurs étaient réunis pour que j’y échappe.

Prise de conscience précoce

Je m’explique, je suis entrée à 13 ans dans le monde des relations amoureuses, j’avais connu le célibat qu’on connait quand on est ado, même si je me suis très vite intéressée aux garçons (et parfois aux filles mais ça je l’ai compris bien plus tard), j’ai toujours vu le sexe comme quelque chose qui allait être déterminant dans ma construction de personne et de femme, et dans mon épanouissement. Non pas pour des considérations à l’eau de rose, qui voudraient que j’attende le bon, encore moins pour des considérations religieuses, qui voudraient que j’attende le mariage, pour éviter une sale réputation, et accessoirement la damnation éternelle. Non, le fait est que j’ai vite compris que je devais contrôler ma sexualité comme je l’entendais, en ne répondant à aucune pression, qu’il s’agisse de celle des garçons qui sont conditionnés très tôt à nous manipuler pour qu’on le fasse même quand on ne veut pas, ou de la pression de mon père, qui quand j’avais 10 ans, me disait déjà que je ne devrais pas fréquenter de garçons en grandissant, au risque de voir une croix rouge apparaitre sur mon dos, et qui ferait de moi une pestiférée pour tout homme respectable. Il parlait de sexe sans jamais prononcer les mots avec une facilité déconcertante. Si son discours avait surtout pour mission d’éviter que je ne devienne une pute, selon ses considérations à lui bien sûr, il a eu l’effet d’une bombe inverse : tout le discours misogyne de mon père que je savais intelligent mais qui était né au mauvais endroit, qui avait été éduqué à la dure, qui lisait à peine le français, qui ne pouvait, même avec la meilleure volonté du monde, voir les choses autrement, m’a donné mes premières inspirations féministes.

Je ne lui en voulais pas de me faire la morale en permanence, on avait lavé son cerveau comme il essayait à son tour de laver le mien, et ça me rendait surtout triste pour lui. D’autant que dans ses autres discours il valorisait l’intelligence de ses filles, disaient qu’on pouvait faire de grande choses, qu’on devait voir en l’école une bénédiction, faire des études pour ne dépendre d’aucun homme, etc. Je pense qu’il voyait par quels moyens il parvenait lui-même à faire du mal à ses femmes successives, dont ma mère, il a voulu me donner les clefs que seul un homme pouvait me donner, pour que je ne tombe pas sous la domination d’un autre. Il savait qu’il était bourreau, formé par tous un tas d’autres bourreaux.

Dès lors je crois bien que j’ai été féministe dès le moment où j’ai été en mesure de comprendre quelque chose au monde. Principalement parce que l’endroit où je suis née a l’effet d’une loupe sur le patriarcat (qui lui même trouve une forte inspiration dans la religion), parce que ma tête fonctionnait de sorte à vouloir être remplie encore et encore, pour compenser cet endroit peut-être, pour compenser la violence aussi. Pour supporter le monde je crois que je devais le comprendre, donc peut-être que c’est parce que j’ai été abonnée au drame dès la naissance, et qu’on dit que c’est formateur, que dans une famille arabe les garçons sont invités à ne rien faire, quand les filles qui assurent à l’école doivent se charger de la maison, peut-être c’est lié à mon père, que j’ai eu les meilleurs contre exemples possibles de relations, que c’est aussi lié à mon neuroatypie, mais on s’en fiche, le fait est que je fonctionne comme ça et que comme je l’ai déjà dit, enfant je remettais déjà tout en question. J’étais calme, mais déjà furieuse à l’intérieur, plus on me voulait docile moins je l’étais. Je suis très vite partie du principe que les adultes ne disaient jamais la vérité, ou qu’ils ne la connaissaient pas. Je devais apprendre, pour ne pas me laisser avoir, quand on est manipulés très tôt et qu’on le détecte, on identifie vite le savoir comme un contre-pouvoir. Je refusais d’accepter que les garçons avaient plus de passe droits ou de possibilités que moi alors qu’ils étaient stupides, on nous répète dès 5 ans que les filles sont plus matures, et dans le même temps c’est aux garçons qu’on laisse pourtant le plus de liberté, c’est eux qu’on met toujours en avant, à chaque fois qu’on avait un livre à lire, c’était un homme qui l’avait écrit. Et je détestais qu’on me traite de garçon manqué ou qu’on me répète que j’avais des goûts de garçon, que je pensais comme un garçon. Tout a été mis en oeuvre pour m’énerver et me faire lire très vite du contenu féminin par moi-même.

J’ai donc pu notamment développer un rapport à la sexualité qui me convient parfaitement à moi, à mon désir d’égalité absolue entre les 2 genres, qui ne répond à aucune prérogative patriarcale, mais qui ne colle pas avec la vision de la société, qui continue de dégouliner de male gaze et de culture du viol, de banaliser la soumission, une vision qui finit par détruire la femme j’en reste convaincue.

Mon entourage, mes lectures, les chiffres d’agressions, de viols faute de consentement soit disant flou, les données qu’on a sur les pratiques à la mode chez les jeunes, et en conséquence sur leur rapport de plus en plus compliqué au sexe, je n’en suis pas seulement convaincue je le sais de source sure, mais j’y reviendrai dans un autre article. La libération sexuelle a eu quelques avantages pour les femmes, mais a surtout servi les hommes, l’inceste, le détournement de mineures, et les pédophiles, et a donné lieu à la banalisation des violences sexuelles d’aujourd’hui.

Pour beaucoup il est convenu que l’expérience sexuelle est plus liée au nombre de partenaires qu’à leur qualité et à la qualité des rapports. La possibilité d’explorer une infinité de choses comme on peut le faire seulement dans des relations où on a une confiance absolue en l’autre, est complètement oubliée. Le fait que, je le répète la libération sexuelle ait surement compromis plus de femmes qu’elle en a aidées en terme de pratique sexuelle, de plaisir sexuel et de consentement, ça personne n’en parle.

Personnellement je n’irai jamais juger une copine qui annonce qu’elle a connu 72 mecs et 15 filles, ou insinuer qu’elle a des moeurs légères, jamais. Si parfois je vois que mes copines ne sont pas si consentantes dans ce qu’elle font, et que ça ça me fait chier, je veux qu’elles soient libres de faire exactement ce qu’elle veulent, ni plus, ni moins.
Je ne considère aucune pratique inacceptable dès lors qu’elle est consentie, seulement il faut poser les choses : notre sur-sexualisation permanente a complètement faussé la notion de consentement, et les femmes font, sans être physiquement forcées, des choses qu’elles ne veulent pas faire.

Malheureusement tout est fait pour rendre compliqué le célibat des femmes tout en vantant notre soit disant liberté : sous couvert d’être libérée, d’être à l’aise avec le sexe, de correspondre à l’idéal féminin on tombe en plein dans le piège patriarcal et on se soumet aux hommes et à leurs critères. On ne dit pas non parfois parce qu’on a peur. On ne dit pas non parce qu’on se dit que c’est plus facile de se laisser faire que de passer pour l’allumeuse de service.

La sexualité peut être débridée et saine.

L’ennui est que dès qu’on refuse de rentrer dans ce jeu avec les hommes, on est foutues dans la catégories des prudes, comme le faisaient mes collègues quand je refusais d’entendre leurs blagues sexistes. « Rhoo ça va t’as pas d’humour » « rhoo la petite joueuse on rigole ça vaaaa ». Ah les gens qui disent « ça vaaaaaa », vous pouvez être sur qu’ils ont dit un truc qui ne va pas du tout. Petite joueuse, voudrait dire que pour rejoindre la cours des grands, je dois d’abord rire à des trucs pas drôles, accepter le harcèlement sexuel banalisé et donc déjà atteindre mon consentement et ne pas écouter mes désirs.

Je ne suis pas prude, la vérité est que j’aime surement trop le sexe pour donner à qui que ce soit la possibilité d’abimer ma confiance, de toucher à mon lâcher prise, et de justement ruiner ma vie sexuelle. La vérité est que j’ai peur des hommes, et quand un homme à qui tu fais confiance abuse de toi quand tu es ado, tu mesures à quel point l’homme peut être vicieux, et que ce vice est directement lié à son genre et la société qui l’alimente. Les hommes on les connait, donc j’ai fait ce choix dès l’âge de 15 ans : aucun n’ira dans mon lit, s’il je ne lui fais pas confiance. Je ne parle pas d’amour, il est tout à fait respectable qu’une personne préfère attendre d’être amoureuse entendons-nous, mais ce truc qu’ils ont de vouloir faire passer les femmes qui disent non pour des « pisseuses qui recherchent le grand amour », mais quelle blague, le tout est une histoire de confiance et de respect, sans ça au vu comportement des hommes en général, je me serais détruite. Je ne cherche pas pas à avoir un nombre de dates minimum avant de passer à l’acte, j’attends le temps qu’il faudra à cette relation de confiance pour se faire. Et tant pis si ça veut dire que je peux compter à 34 ans, mes partenaires sexuels sur les doigts d’une main. Je n’en suis ni fière ni honteuse, j’admets que j’aurais aimé connaitre une période dévergondée, mais je n’ai jamais eu l’occasion de le faire sainement. Comme j’aurais voulu connaitre la vie en coloc, mais ça ce sont des fantasmes aussi alimentés par les fictions !

Si c’est ça être prude, AMEN. Si être prude c’est avoir des orgasmes tout le temps et une sexualité épanouie, parce qu’on s’écoute, AMEN :D

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5 Comments

  1. Felicia

    Salut Jessica,
    Quelques années que je te lis et je n’ai jamais osé laisser un commentaire. Tes articles lumineux et profonds me laissaient sans voix. Je craignais de ne pas être assez « intelligente ‘ pour laisser une réponse correcte.

    Bref, aujourd’hui j’ose xD.

    Je crois comprendre ce par quoi tu es passée avec ton père. J’ai très tôt questionné les discours misogynes qui se voulais protecteur pour nous les filles.
    J’ai voulu être au « rang des hommes  » de la famille » donc lorsqu’il y avait foot à la télé, je posais mes pieds comme eux sur la table, pendant que mes tantes et mes cousines faisaient la vaisselle.
    C’est assez drôle puisque les femmes de ma familles avaient toutes un caractère extrêmement trempé, si bien qu’on aurait pu penser quelle étaient féministes. Et j’ai remarqué que dans beaucoup de famille ou l’homme est celui qui  » tient la baraque », la femme et celle qui la construit. Et que sans elle, il n’y aurait rien à tenir. Elle offre à l’homme l’opportunité d’être un homme. Et sans cela, il n’aurait rien.

    Bref, je voyage en ce moment à travers l’Europe avec une amie, et on fait beaucoup de couchsurfing. Et la plupart des hôtes qui nous hébergent sont des mecs. Or, jusque-là, que des rencontres plutôt agréables, des garçons ouverts d’esprit qui nous laissent un lit pour la nuit sans ne rien attendre du tout en retour (c’est l’esprit du couchsurfing). Or, nous avons eu le cas d’un abus. Et il s’avérait être garçon le plus inoffensif qui soit. Il était gentil, engagé pour de nombreuses causes, et un peu introverti. Et pourtant, à plusieurs reprises ils nous a réclamé des câlins. C’est le délire homme polyamoureux, féministe, pro consentement, qui avec tous ces beaux titres, se permet de mettre la main sur vous (mais puisqu’il a demandé et que l’on a pas vraiment dit non, c’est oui non?? Beurk)
    J’en connais de plus en plus des comme ça. Ils se battent pour nous, emprunte des causes et cela excuse leur comportement??
    Je préfère les hommes de chantier un peu bourrin qui ne cachent pas le font de leur pensée. Pas de manipulation, tu ne risque pas de te faire tripoter par eux car ils n’ont pas de « finesse » et tu t’en approche pas.

    J’aime les hommes gentils, un peu timides, mais dernièrement, c’est ceux qui mont le plus dégoûté .
    Tu découvres qu’il te traite « comme une trainée  » au lit pour récupérer un peu de leur masculinité. Wtf??
    Je comprends plus rien.

    Je veux être chaste pour moi.

    Sinon quelque chose qui s’est passé hier soir m’a fait aimer les hommes a nouveaux.
    J’ai discuté avec un jeune monsieur qui est conducteur de navettes de colline ( je suis à Graz en Autriche). On a discuté et rigolé pendant une demi-heure jai tout de suite repérer un hyper sensible, un homme qui n’a aucune volonté d’écraser ou de prouver quoi que ce soit. On a questionné énormément de comportement homme femme. Je lui aie dit que je voulais monter sur la colline pour pleurer en paix, et que j’ai finis pas chanter car je ny arrivais pas. Ils ma répondu qu’il aurait tellement aimé pleurer mais que ça lui était impossible car les homme de sa famille lui avait inculqué les valeurs de l’homme qui tient justement, la baraque et ne flanche pas. C’était marrant car il était conducteur de navette montante depuis 8 ans, et en même temps j’apprenais qu’il aimerait bien être un prof de yoga, et il fait son doctorat en médecine de laboratoire. C’est un hypersensible avec qui j’ai pu parler de mes limites et qui m’a écouté.
    Il m’a offert à la fin un tour en navette gratuite, et moi, forcé par l’habitus j’ai passé plus de temps avec lui car il m’avait offert quelque chose. Or, il m’a juste dit qu’il voulait me montrer les lumière de la ville lorsque l’on descend la colline, car c’est ce qui le rendait heureux. Il m’a dit merci de lui avoir offert mon temps et m’a dit au revoir maladroitement sans m’encombrer davantage. Un garçon qui me redonne espoir en la gente masculine
    Je trop raconté ma vie, désolée!!

    J’espère que tu te porte bien, et je suis heureuse d’évoluer, moi bout de femme de 25 ans et d’avoir des mentor invisible comme toi :)merci de m’aider à construire mon esprit critique et de développer plus de compassion envers moi-même.
    Hâte de te lire encore et prends bien soin de toi ( je me répète)

    Bisous!

    1. dollyjessy

      Oh ben je suis ravie que tu me laisses ce commentaire, tu as pris le temps merci beaucoup !
      Je suis aussi tombée sur des anciens comme ça, avec aucune idée derrière la tête, c’est vraiment possible même si c’est rare ça redonne une once d’espoir :D
      A 25 ans tu es déjà particulièrement avancée je trouve, et je comprends complètement ton point de vue qui ne manque pas du tout d’intelligence, tu peux avoir confiance <3
      A très vite j'espère !

  2. Aurore

    Merci, merci pour cette article Jessica! Je te rejoins à 100% mais au mon dieu que j’ai des fois du mal à l’exprimer tout haut!

    1. dollyjessy

      Merci pour ton retour Aurore, comme un retour au bon vieux temps :D

  3. Yogi

    Je n’écris jamais sur les blogs, et normalement encore moins sur les blogs féministes. Je suis un homme, j’ai 50 ans passés et quand je lis vos articles, et les articles des féministes en général, j’ai l’impression d’être un extraterrestre.

    Ce que vous racontez sur le comportement des mecs me choque, mais je ne le remets pas en doute. Ce qui me choque le plus ce n’est pas que ça arrive, mais que ce soit le fait de la majorité des hommes.

    Je ne suis pas un saint, je suis un mec. OUI quand je rencontre une jolie femme j’ai envie de sexe, et je pense que c’est pareil pour tous les hommes. Quand on rencontre une femme on a toujours cette idée derrière la tête. Je ne sais pas si c’est pareil pour une femme.
    NON je n’ ai jamais embrassé une femme sans qu’elle me l’ai demandé. Alors je suis certainement passé à côté de beaucoup d’occasions. Et encore moins je lui oterai son t-shirt par surprise.
    Alors vous vous dites sûrement que c’est ma vision de mec et que je suis pas lucide. Alors pour vous donner un exemple du niveau de signe que j’attends, je vais vous raconter une histoire qui m’est arrivée. Lorsque j’avais une vingtaine d’années à un réveillon, nous étions une bande de copains et la plus belle fille de la soirée m’a invité à dormir dans son lit. Nous avons parlé, dormi, je ne l’ai pas touchée, il n’y a pas eu de signe de sa part.

    Et les hommes qui ne pensent qu’à leur plaisir, pareil, je trouve ça hallucinant et tellement à l’opposé de ce qui m’attire dans le sexe. Mon plaisir c’est de voir une femme jouir, et ça ne prend jamais 5mn pour y arriver.
    Alors que tout le monde sait aujourd’hui que les femmes se plaignent de relations sexuelle non satisfaisantes, les hommes devraient faire plus d’efforts et les femmes devraient aussi aller voir ailleurs.
    Même après la lecture de votre article, je ne comprends pas les femmes qui restent avec un mec toxique ou centré sur son plaisir.

    Jusqu’à très récemment j’ai souffert d’un mythe sur le sexe que l’on m’avait inculqué depuis tout petit et sur lequel ma femme ne m’a jamais détrompé : « Les hommes ont tout le temps envie, ce qui n’est pas le cas des femmes qui acceptent le sexe pour leur faire plaisir. »

    J’ai donc découvert que c’était faux que les femmes pouvaient en avoir envie et qu’elles ne le faisaient pas pour nous faire plaisir.
    Et c’est la que je vous rejoins vous et les féministes, les relations équilibrées hommes femmes sont plombées par cette croyance.
    Si la femme exprime son désir, elle a peur de passer pour une salope, donc elle ne l’exprime pas… donc elle n’en a pas. De la même façon, la femme à laquelle un homme demanderait simplement si elle veut coucher avec lui (après un peu de drague bien sûr) aurait peur de passer pour une salope en disant oui. D’où l’obligation de passer par des messages codés « je peux monter boire un dernier verre », qui donnent lieu à des interprétations à géométrie variable.

    Depuis peu, je rencontre des femmes mariées qui trompent leur mari, comme je trompe ma femme, pour du sexe, mais pas uniquement.
    Je ne les considère pas comme des salopes. Ce sont des relations longues, pas des coups d’un soir. Si elles restent c’est que je suis un bon amant et si je reste c’est qu’elles ne font pas l’étoile de mer en regardant le plafond. C’est elles qui m’ont fait découvrir que ce qu’on m’avait inculqué était faux. Elles aussi ont eu ce schéma en tête pendant des années et l’ont déconstruit.
    Et pour répondre d’avance à votre question, non ça ne me gênerait pas que ma femme fasse la même chose.

    Il faut démystifier le sexe et la fidélité aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

    J’espère ne pas polluer votre blog avec ce commentaire forcément un peu machiste.

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