Mood, Sexualité

Orgasme féminin : vaginal ou clitoridien, stop aux idées reçues !

Les propos de cet article relèvent d’un avis personnel, basé sur mon expérience, des lectures et des discussions variées, je ne prétends pas détenir la vérité mais c’est ma vérité en quelque sorte. Si des hommes dépourvus de vagins et de clitoris, sous prétexte qu’ils avaient un diplôme et une renommée, ont eu le culot de développer des théories sur l’orgasme féminin qui ont compromis la sexualité de millions de femmes (et couples) durant des siècles, je ne vais pas me gêner à partager un avis qui dans le meilleur des cas aidera certaines personnes, et qui dans le pire des cas ne fera de mal à personne (sauf à moi et ma crédibilité ahaha).

Quand la fiction compromet la réalité

Tu regardes un film, oh les personnages sont beaux, ils se tournent autour, oh voilà qu’ils se désirent, olala LA SCENE DE CUL D’AMOUR tant attendue commence enfin ! Après 30 secondes de baisers enflammés, elle lui détache sa ceinture, il lui enlève son t-shirt, il la pose sur un plan de travail, lui saisit les hanches, quelques allers retours et voilà que Madame jouit, et que dans la foulée Monsieur la rejoint, jouissance à l’unisson, climax tant attendu.

Et toi qui n’a pas baisé depuis 8 jours avec ton mec, commence à te dire que votre vie sexuelle est bien à chier, que tu voudrais toi aussi faire l’Amour comme au cinéma. Et ton mec se dit qu’il est nul.

Tu regardes un autre film, oh une jeune femme seule dans sa chambre, elle est toute excitée, voilà qu’elle écarte les jambes, insère un ou quelques doigts dans son vagin et se masturbe frénétiquement jusqu’à l’orgasme… Un peu comme elle appuierait sur un bouton d’ascenseur si elle était poursuivie par une horde de zombies, et qu’il s’agissait évidemment de la seule issue.

Et toi, tu te dis que tu n’as jamais été une vraie femme, tu l’envies, puisque quand tu te masturbes ça ne ressemble pas du tout à ça. Tu te dis que c’est beaucoup moins sexy, moins « joli à regarder ».

Tu pointes pourtant le problème du doigt (pardon, jeu de mot non voulu), le Cinéma (et les séries, la fiction quoi) y compris en matière de sexualité, est bien souvent une esthétisation, une romantisation de la vie réelle : on peut conduire sans regarder la route pendant 30 secondes, on tombe sur l’amour de sa vie la veille de Noël, les relations sexuelles sur le sable se passent toujours très bien, après l’Amour les gens s’endorment lovés dans les bras de l’autre, sans qu’il n’y ait jamais la moindre trace de sperme nulle part. Dans la vraie vie, tu finis par aller aux toilettes ou envoyer ton mec chercher du PQ, dans la vraie vie tu veux ensuite t’allonger paisiblement mais ta cuisse croise un bout de drap froid gluant et humide (pardon ici c’est la vraie vie on a dit) donc tu reprends du PQ.

Et si je me comparais à une licorne ?

Il est donc aussi question d’une romantisation de ce qui se passe normalement dans l’intime, à l’abri de tout regard : le hic est que même si on se doute que ce n’est pas réaliste, il s’agit d’un des seuls moment où on a l’occasion de comparer notre intimité à celle de quelqu’un d’autre, car jusqu’à un certain âge nous sommes peu nombreuses à parler avec aisance de notre intimité avec d’autres femmes (éducation..), donc si notre seule référence repose sur ces comparaisons, on peut finir par penser que nous sommes anormalement constituées, ou que notre corps a un fonctionnement mystique. De la même façon que quand on regarde un porno et qu’on compare notre anatomie à celle des actrices : elles ont toutes une vulve toute nette de laquelle rien ne dépasse donc certaines filles se disent qu’en comparaison elles ne sont peut-être pas « normales », et finissent par développer des complexes qui n’ont pas lieu d’être, alors qu’en réalité 8 femmes sur 10 ont les petites lèvres qui dépassent des grandes ce qui est très ignoré ! (et il existe un acte chirurgical qui leur permet d’avoir ce résultat qui n’est pas une norme, comme leurs énormes seins ne sont pas une norme…). Comme pour un nez ou des yeux, heureusement que nous avons toutes nos particularités…

Mais la pornographie n’est-elle pas la première responsable ?

Si dans l’esprit collectif, une femme se masturbe de cette façon, c’est donc en partie la faute du Cinéma (la représentation de la sexualité dans la société si nous voulons être plus clairs). En parallèle on ne peut pas nier la responsabilité de la pornographie.

Cependant je tiens à faire un point rapide à ce sujet, pour moi ce qui est problématique c’est avant tout le manque de connaissance du contexte de cette industrie. Le tout est de savoir que dans un porno rien n’est fidèle à la réalité, et je ne parle pas du scénario du livreur que tu payes en nature. Ca curieusement on sait tous sans exception que c’est très peu probable. Je fais allusion à tout l’aspect technique : les hommes ont une érection en permanence, les femmes jouissent systématiquement par pénétration, les deux simulent énormément (ce sont des ACTEURS, t’imagines si tu tournes 3 pornos par jour ?), les organes génitaux des lèvres aux anus sont blanchis, les pénis sont immenses, les seins sont souvent énormes et refaits, bref, il faut se mettre en tête que les pornos sont aussi peu réalistes que des films Avengers.

J’ai l’impression que les femmes qui regardent de la pornographie, elles, ont tendance à le savoir, d’ailleurs si nous avons la réputation de préférer les films érotiques ou amateurs, ce n’est pas nécessairement parce que c’est moins violent, ou moins misogyne, c’est parce que nous recherchons du vrai, car savoir que c’est simulé de A à Z peut jouer négativement sur notre excitation.

J’ajouterai que la pornographie relève tout de même du fantasme, j’ai du mal à me reconnaitre dans certains discours qui affirment que le porno nous condamne à la soumission, que c’est un ennemi de la sexualité féminine, je ne suis pas forcément d’accord et je suis pourtant 300% féministe. Et il existe tellement de films pornographiques, personnellement je n’ai jamais vu un film où une femme était en position de subir quoi que ce soit. Si je pense que le porno n’est pas forcément notre ennemi, on devrait sans aucun doute interdire les films avec des viols, des tournantes, avec des femmes qui font une fellation à plusieurs mecs à la suite, ce sont ces films qui posent véritablement problème. ET SURTOUT il faut éduquer et informer les garçons et les filles, c’est la base.

Je trouve la télé réalité ou les théories freudiennes bien plus dangereuses que la pornographie, à titre de comparaison. On accuse le porno de participer à la soumission des femmes, lisez ce qui suit et on va voir ahaha.

Freud, les femmes frigides, la puissance du phallus et la naissance du bullshit

Dès lors, la représentation du plaisir féminin dans la société a fini par avoir un impact significatif sur la vie sexuelle de beaucoup de femmes, qui finissent par manquer de confiance en elles et se juger, ainsi que sur la confusion que peuvent ressentir beaucoup d’hommes à qui on laisse penser qu’ils sont nuls au lit.

Bon, en même temps on sait que le Cinéma, c’est de la fiction… Mais alors pourquoi même dans le domaine de la Science on continue de véhiculer des idées fausses à savoir qu’il existe une différence entre un orgasme clitoridien (dit de petite fille selon Freud) et un orgasme vaginal (dit de vraie femme selon Freud) ? Encore aujourd’hui 80% des ressources que l’on trouve avec une recherche Google, sur des médias pourtant très sérieux, refusent de se mouiller et continuent de beaucoup trop relayer les théories fumeuses de Freud et ses disciples.

Comme c’est étrange, qu’un homme ait voulu infantiliser les femmes qui ne jouiraient pas par le biais de la pénétration, et donc affirmer que le problème viendrait d’elles, au lieu de remettre en cause sa compréhension… L’Homme était si supérieur, qu’il avait le pouvoir de nous faire monter au septième ciel uniquement par la force de son phallus, ou alors la femme n’était pas une vraie femme digne de recevoir sa jouissance divine. MAIS ENFIN !

Sans aller jusqu’à parler de conspiration masculine ou machiste, pas besoin d’être Einstein pour savoir que dans le domaine de la recherche médicale la femme est systématiquement reléguée au second plan. Savez-vous qu’il aura fallu attendre 2018 pour qu’on dise enfin aux femmes que les symptômes féminins de la crise cardiaque sont complètement différents des symptômes masculins ? Parce que la recherche se focalisait sur… LES HOMMES pardi !?

Freud était un charlatan

Alors en matière de sexualité, un domaine qui a jusqu’à récemment été très tabou concernant le plaisir de la femme, et porté sur la fonction de reproduction, comment s’imaginer qu’on peut se fier aux avis tranchés que peuvent avoir certains disciples de Freud le frustré qu’ils soient psy, sexologues, urologues, etc. ? Comment peut on se fier à un homme qui a toujours affirmé que les femmes étaient inférieures, moins intelligentes, narcissiques, que les hommes devaient prendre le pouvoir dans leur vie conjugale ? Pour Freud, tout le développement d’une femme passe par son désir d’avoir un pénis : si une femme vise une profession intellectuelle, c’est une manière de répondre à ce souhait refoulé depuis l’âge de 3 ans. Si la femme est si vaniteuse et narcissique, c’est encore une fois pour compenser le pénis qu’elle n’a pas et donc son infériorité sexuelle.

Toujours Freud :
« Lorsque, son époux étant un partenaire convenable, une femme ne parvient pas à l’orgasme dans le coït, et préfère la stimulation clitoridienne à toute forme d’activité sexuelle, elle peut être considérée comme frigide, et relève des soins d’un psychiatre. »

Il suffit de lire pendant 2 heures ses écrits pour constater de toute façon que ses travaux sont biaisés par un détail de méthodologie tout con : il disait baser ses théories sur des faits réels qu’il observait autour de lui, en réalité il construisait ses théories en se basant sur quelques faits qu’il transformait en généralités. Sans observer comme il l’aurait fallu le contexte. Et c’est ma définition d’un charlatan.

Je vulgarise, mais je n’exagère en rien. La sexualité féminine a été étudiée comme si la femme de par sa prétendue stupidité, était un animal dénué de parole.

Ma lubie de tout remettre en question a donc été salvatrice en matière de sexualité, car j’aurais pu rester dans l’idée que je n’étais pas encore une vraie femme, qu’il me faudrait attendre mes 40 ans avant d’avoir cette fameuse liberté de jouir avec l’unique utilisation d’un pénis, le graal ultime. Et malgré le milieu où j’ai grandi, où la sexualité est vraiment taboue – même entre femmes on n’en parle pas – je me suis très tôt intéressée au sujet (merci Cosmo, la médiathèque, et Titeuf). J’avais très vite compris que toutes les mères que je connaissais n’avaient que très peu connu le plaisir sexuel, ne nous leurrons pas, les femmes des générations précédentes sont les plus lésées… Hors de question de perpétuer un schéma que j’avais en horreur.

Mise au clair : lien entre clitoris, point G et vagin

Je recommande vivement à celles qui ne l’auraient jamais fait de lire sur le sujet du clitoris, sur Internet par exemple (j’essaye de ne pas faire un article de 19 pages). Savez-vous qu’il aura fallu attendre 2017 pour qu’un schéma correct de clitoris apparaisse dans les manuels de biologie ? 2017 !!!

Le clitoris ne se limite pas à la partie que nous voyons, ce que certains décrivent comme un petit capuchon. Il s’étend sur 10 centimètres, entoure le vagin, a des terminaisons nerveuses très profondes. C’est la partie la plus sensible. Lors de la pénétration (censée ne débuter que lorsque l’excitation et donc la lubrification sont suffisantes, POINT ESSENTIEL sinon l’orgasme tu peux courir…), il est évident que le clitoris interne est sollicité.
Lors d’une stimulation externe du clitoris qui aboutit à un orgasme, le vagin se contracte également, les deux sont intrinsèquement liés. Le vagin en lui même n’est pas particulièrement sensible, or les mouvements de pénétration exercent une pression sur le le clitoris qui l’entoure, pour faire simple ^^

Le fameux point G ?

Le point G qui est censé nous faire grimper aux rideaux : c’est tout simplement la zone de contact entre le vagin et la racine du clitoris interne. S’il s’agissait d’un « organe » on l’aurait vu lors des IRM ou des dissections. Aujourd’hui la technologie nous permet de faire taire les misogynes frustrés mais aussi de mettre fin à des mythes qui ont pourri la vie de trop d’hommes et de femmes.

La gynécologue Odile Buisson (regardez ses travaux si le sujet vous intéresse) a fait une échographie d’un coït : lors des vas et viens du pénis, le clitoris qui entoure le vagin est mobile, soumis à des mouvements et augmente de volume. Nous avons la preuve scientifique de l’implication du clitoris dans l’orgasme VAGINAL.

Mais alors, pourquoi mes orgasmes sont parfois différents ? Parfois plus intenses ?

Si un orgasme peut avoir l’air plus puissant lorsqu’il advient lors d’une pénétration, je ne pense pas que cela soit dépendant de la dite pénétration. Je dirais que c’est probablement parce que nous avons un combo gagnant, nous avons été (bien) sollicitées « de partout », et surtout on a laissé monter le désir au lieu de l’assouvir en 45 secondes, c’est fou comme cela me semble être une évidence : une femme peut jouir très vite avec une stimulation du clitoris externe, donc l’orgasme sera bon mais considéré plus fugace, bref, moins profond. A l’inverse si on joue la carte de la frustration en jouant avec son désir, un orgasme avec stimulation externe pourra aussi être complètement plus puissant…

En ce sens notre sexualité n’est pas si différente de celle d’un homme : demandez à un homme, il vous dira que la force de ses orgasmes varie d’une fois à l’autre. Face à une fille qui ne lui plait pas, qui se contente de 3 caresses en guise de préliminaire, il va peut-être jouir via la pénétration, de façon presque mécanique, mais sans faire monter le désir en amont, et sans stimulation extérieure durant l’acte (testicules, prostate, etc.) la jouissance sera là mais sera moindre. Pareil s’il se contente d’un porno pour se soulager, l’orgasme sera moyen.

On ne leur fait pourtant pas l’affront de considérer leur orgasme comme une jouissance de petit garçon… et on ne les accuse pas de vouloir secrètement posséder un vagin…

Alors pourquoi certaines femmes ne jouissent jamais lors d’une pénétration ?

Pour autant, atteindre l’orgasme pendant la pénétration n’est pas si simple. C’est pour cette raison que statistiquement seulement 15/20 femmes sur 100 y arrivent sans problème (les fameux 15/20 % de femmes qui seraient vaginales hmhm..). Cela demande de connaitre le corps de la femme plus précisément et de connaître la fonction globale du clitoris.

La question du désir… et du lâcher prise

Mais ce n’est pas tout. Cela demande un désir fort en amont (et pas juste dire ok à son mec qui est le seul motivé), et dans le meilleur des cas une relation (ou un travail sur soi) qui permet le lâcher prise total. Ce mythe qui voudrait que les femmes soient plus enclines à atteindre un orgasme dit « vaginal » après 40 ans, repose uniquement sur le fait que jusqu’à très tard, il semble difficile pour la plupart des femmes d’être en totale confiance lors d’une relation sexuelle, et de s’affirmer après des années de « soumission ». On ne prend pas le temps, on n’est pas dans le moment présent, on se pose 1000 questions, on se juge, on se demande si notre corps est à son avantage dans cette position, on s’imagine que son partenaire sera frustré ou qu’il va perdre son érection si par malheur on se focalise AUSSI sur nous.

Or sans relâchement il est presque impossible d’atteindre l’orgasme, même s’il est juste là, qu’il a l’air d’arriver, la crispation peut tout gâcher. Je me permets de faire un parallèle avec le jeu d’acteur : un comédien qui est toujours dans sa tête, à se poser trop de questions, à se demander de quoi il a l’air, à penser qu’il est nul, ne sera pas libre, subira son texte et ne parviendra jamais à ce qu’on appelle un jeu organique c’est à dire à un tel lâcher prise que son jeu sera juste, que ses émotions pourront sortir, sans forcer. Pour qu’un jeu soit parfaitement juste il faut être dans le moment présent, sans anticipation et cela passe par le relâchement. Le sexe c’est pareil.

L’intensité du plaisir et de la jouissance dépend donc aussi du degré d’excitation, de liberté, et non uniquement de la façon dont on s’y prend. Elle peut aussi dépendre de la relation entre les 2 personnes concernées, éventuellement de la connexion entre les 2.

La pénétration n’est pas une fin en soi mais ne sert pas uniquement la caste masculine

C’est ici qu’entre en jeu la question capitale du désir et de l’excitation sexuelle. Lorsqu’on désire fortement notre partenaire, qu’on ressent une forte osmose, ou qu’on atteint un fort degré d’excitation pour une raison ou une autre, on peut développer ce qu’on appelle une « faim vaginale ». Ne soyons pas prude : avec de bons préliminaires, c’est lorsque l’envie de pénétration devient très fort chez une femme, et qu’elle s’avère particulièrement agréable et excitante : forcément dans cette condition le clitoris en devient plus sensible à tous les niveaux, et donc l’orgasme plus accessible. Je suppose que les femmes homosexuelles qui achètent des sex toys ne le font pas parce que le pénis d’un homme est indispensable ou leur manque… (elles ont avantage évident par rapport aux hétéros, mais c’est un autre sujet, et il faudrait leur demander car j’avoue ne pas savoir je n’ai rien lu à ce sujet..)

Si tous les éléments sont réunis, avec la bonne position (celles qui apportent une sollicitation externe du clitoris en complément), alors là on atteindra probablement un orgasme via une pénétration vaginale, ce qui reste comme nous venons de le voir un orgasme d’origine clitoridienne.

Je parlais de combo gagnant tout à l’heure (chez l’homme on a aussi des combos, comme la sollicitation de la prostate par simple caresse pendant l’acte qui assure un orgasme plus fort). Toutes les zones érogènes peuvent, selon les personnes, être impliquées, mais c’est curieux dans 90% des articles que j’ai lus toutes les zones érogènes mignonnes sont bien évoquées (mamelons, lobe de l’oreille, creux des reins) mais l’anus est complètement oublié alors que c’est une des zones les plus importantes.

Pour conclure…

Tout cela étant dit, le but de cet article n’est pas de complexer qui que ce soit, certaines personnes n’ont jamais eu d’orgasmes, ou ne prêtent que peu d’intérêt au sexe, ou ont des difficultés. Je ne tiens pas à participer à cette sorte d’injonction de la société qui voudrait que le sexe soit primordial, je suis bien consciente que c’est un sujet délicat, j’espère que je ne lèserais personne.

L’idée est avant tout de lever un voile sur la frigidité que des hommes ont pu attribuer aux femmes qui ne jouiraient jamais lors d’une pénétration. En affirmant qu’il fallait les guérir… d’une maladie inventée par eux. Cela serait d’ordre psychologique alors que tout repose en réalité sur la méconnaissance du fonctionnement sexuel de la femme et sur la distinction erronée entre un orgasme clitoridien et un orgasme vaginal. Pour des raisons SOCIALES.

Et je terminerai avec les propos d’Anne Koedt auteure du livre Le Mythe de l’orgasme vaginal :
 » Cela nous amène à d’intéressantes questions sur la sexualité conventionnelle et sur le rôle que nous y tenons. Les hommes éprouvent l’orgasme essentiellement par friction contre le vagin, et non la zone clitoridienne, qui est externe, et ne saurait créer cette friction comme le fait si bien la pénétration. Les femmes ont donc été définies sexuellement en fonction de ce qui fait jouir les hommes ; leur physiologie propre n’a pas été proprement analysée. Au lieu de ça, on leur a collé le mythe de la femme émancipée avec son orgasme vaginal – un orgasme qui en fait n’existe pas. »


Après 143 pages d’articles, voici donc de quoi découle la rareté qu’on attribue à l’orgasme dit vaginal.
CQFD.
Je crois bien que j’ai réussi à écrire clairement presque tout ce que je voulais, j’aurais encore plusieurs précisions à apporter tant le sujet de la sexualité est sensible, mais il va me falloir d’autres articles sinon on va frôler l’indigestion.


Voilà voilà, je n’avais jamais autant employé le mot Pénétration, maintenant que je dois cliquer sur Publier, je fais moins la maligne ^^
DES BISOUS.

Photo : Taras Chernus 
Sources :
Anne Koedt, Le mythe de l’orgasme vaginal
Association française pour l’Information Scientifique (recherches sur Freud)
Cairn.info (nombreuses ressources sur Freud)
Jacqueline Schaeffer, Interdit et Tabou
Odile Buisson et Pierre Foldes, Qui a peur du point G ? Le plaisir féminin, une angoisse masculine, 2011. 


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9 Comments

  1. Morgane

    Merci, merci et merci.
    Cela fait du bien de lire ce genre d’articles !

    1. dollyjessy

      Merci pour ton retour Morgane, je suis contente que l’article te plaise !

  2. Toto

    Super intéressant ! Merci !!!

  3. Lawra

    Hannn, je suis sous le choc..

  4. Marie

    Ton article est très intéressant mais il me semble que tu oublies quelque chose de fondamental, c’est que la femme est active durant un rapport. Pénétration ou pas, si tu connais ton anatomie (d’où l’importance du schéma entier du clitoris!) tu auras plus de plaisir. Une femme n’est pas seulement pénétrée, elle entoure le penis, les muscles du vagin se contractent, les mouvements du bassin jouent beaucoup aussi…
    Par ailleurs, l’idée du lâcher prise absolu qui devient une injonction a tendance à m’agacer un peu. J’ai des amants dont je ne suis pas amoureuse avec qui j’ai des orgasmes délicieux, presque sur commande, parce que je sais comment jouer de nos deux corps pour y parvenir.
    On n’est pas obligée d’être amoureuse pour avoir des orgasmes, ça aussi c’est quelque chose qu’on a fait croire aux femmes depuis bien trop longtemps. Non, une femme n’a pas besoin d’un penis pour jouir, mais pour jouir grâce à lui, il faudra bien davantage, on est d’accord. Et surtout se connaître!
    Et enfin, l’orgasme n’est pas un but en soi. Le plaisir intense et durable est tout aussi bon, même quand on n’arrive pas à cet état de « climax ».
    Je te recommande, si tu ne les a pas déjà lus, les ouvrages de Maia Mazaurette : sortir du trou, lever la tête, et de Martin Page : au-delà de la pénétration.
    Si tu veux aller plus loin sur les rapports hommes/femmes, tu peux lire aussi Olivia Gazalé : le mythe de la virilité, fascinant, et je t’aime à la philo, qui parle beaucoup de la condition féminine dans l’histoire.
    Et bien entendu la série Masters of sex

    1. dollyjessy

      Merci pour ton retour ! Je suis entièrement d’accord avec toi, je n’ai pas peut-être pas toujours été claire et mon article est clairement trop long, mais je te rejoins pour dire que c’est en se connaissant soi même qu’on aura la meilleure sexualité, c’est pourquoi j’invite dans l’article toutes les femmes à vraiment se renseigner sur le sujet du clitoris et à ne pas se fier aux « idées reçues ». Il me semble en aucun cas dire qu’il fallait la pénétration pour avoir du plaisir, bien au contraire, je voulais indiquer que le clitoris est toujours engagé quand il est question d’orgasme, donc cette injonction qui voudrait qu’on jouisse par voie vaginale et donc par pénétration est complètement stupide. Disons que j’ai vraiment voulu axer mes propos sur cette différenciation orgasme clitorien/vaginal inventée de toute pièces et sur la culpabilisation des femmes qui ne seraient pas de vraies femmes si un pénis ne leur suffit pas…
      J’ai vraiment dû manquer de clarté sur ce passage pour que tu lises que j’associe le lâcher prise aux sentiments, non non, j’évoque un lâcher prise justement comme celui que tu évoques et as toi même, c’est à dire se connaitre soi-même, avoir vraiment envie d’être là, ne pas focaliser sur ses soit disant défauts et ne pas focaliser sur un orgasme pendant la pénétration ou sur le fait, comme tu le soulèves, d’avoir un orgasme tout court, etc. Si cela n’est pas dû au fait qu’on choisisse de passer après son partenaire en oubliant systématiquement son propre plaisir…

      Je suis désolée si tu as lu que je conseillais d’être in love pour connaitre lâcher prise et plaisir ^^ Lâcher prise c’est aussi oser prendre les choses en main, dire à l’autre ce qu’on veut, pour comme tu le dis « jouer des deux corps pour y parvenir :) Trouver cette liberté que tu as donc la chance d’avoir !

      Quant au point sur le plaisir et l’orgasme qui n’est pas une fin en soi, je comprends tout à fait ce que tu veux dire mais c’est le seul point avec lequel j’ai du mal à être d’accord à 100% : évidemment vouloir un orgasme systématiquement n’est pas une bonne chose, le plaisir durant l’acte étant quand même tout aussi voire plus important. Je préfère largement prendre du plaisir du début à la fin sans « climax » que de me faire chier et finir par jouir quand même. Mais dire aux femmes que ce n’est pas grave de ne pas jouir, les conforte dans ces situations ou leur plaisir passe au second plan, et au fameux rapport qui finit quand le mec a joui, en bref tant que cela se produit sans frustration seulement pour l’une des parties, et que ce n’est âs systématique c’est très bien. C’est vraiment du cas par cas !

      Je note tes ouvrages qui s’ajoutent à une liste déjà trop longue ^^ Oui j’ai déjà vu Master of Sex et j’ai beaucoup aimé, j’avais fait un article après la saison 1 je crois, rares sont ceux qui l’ont vu autour de moi donc j’étais contente que tu l’abordes ;)
      Bref merci pour ton commentaire car il permet de clarifier certaines choses qui auraient pu être mal comprises, et j’adore qu’on m’envoie des pavés aussi :D

      Bises

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