Sorti de nulle part.
C’est marrant quand j’ai une envie d’écrire un article sorti de nulle part, comme maintenant. J’écoute de la musique classique très calme quand je travaille, si jamais j’entends des paroles c’est plus dur pour moi de me concentrer. Je finis par oublier que je l’écoute, quand par moments je me laisse happer, et parfois je me surprends à me déconcentrer, à accorder mon attention à la musique, à être touchée par elle sans m’y attendre. C’est le cas pour chacun d’entre nous, la musique peut diriger complètement mes émotions. Aujourd’hui elle m’a même fait me souvenir à quel point cet espace et vous, avez de l’importance pour moi. Je ressens depuis quelques jours un grand besoin de revenir par ici vraiment plus souvent mais sans pression, curieusement j’ai écrit mes derniers articles avec une facilité que je n’avais plus ces derniers mois, quand chaque phrase me donnait l’impression de mal tomber. Je lisais toujours vos commentaires mais c’est comme si je n’arrivais plus à y répondre, pourtant je le voulais mais je ne vais pas essayer de vous expliquer à quel point je peux être étrange des fois. Je peux soudainement esquiver tout ce qui me fait du bien.
Ces derniers jours après avoir rédigé plusieurs articles (celui sur Center Parcs, celui sur ma perte de poids involontaire et les amandes et celui sur mes cheveux à venir) je me suis mise à répondre aux commentaires instinctivement comme je l’ai toujours fait. Et je suis tombée sur les fameux commentaires magiques que vous pouvez me laisser parfois, ceux qui me font sourire, qui me touchent, qui peuvent même me faire briller les yeux, et toujours avec cette musique très douce, et presque mystique qui résonnait, je me suis sentie très émue, encore un truc qu’il ne faut pas chercher à comprendre, avec le théâtre je me suis découvert une hyper sensibilité sortie de je ne sais où, j’essaye de me faire une raison et de l’assumer. Moi, l’ancienne petite guerrière qui vous aurait dit « Moi pleurer ? Devant des gens en plus ? AHAHA mais bien sûr ».
Je crois bien que j’écris cet article pour vous dire que j’ai enfin répondu aux commentaires, je n’ai pas pu remonter aux articles qui datent de deux mois mais je l’ai fait sur les derniers, et je me sens comme libérée d’un poids.
En postant mon shooting en maillot de bain, je suis allée relire l’article que vous aviez beaucoup commenté quand j’ai posé en lingerie en vous expliquant tout le cheminement compliqué qu’il m’avait fallu pour y parvenir. Dans mon article sur Center Parcs, je me suis surprise à vous écrire « je vous disais il y a 2 ans que », et force a été de constater que j’ai connu une évolution depuis que je tiens ce blog et qu’on se connait, on peut le dire.
J’ai ouvert ce blog à 26 ans, j’en ai aujourd’hui 29 et à défaut d’avoir un journal intime pour me remémorer l’incidence de ce temps passé, j’ai ce blog, et tout en ayant bien évolué des choses ne changent pas: entre autres, ma confiance continue de parfois me faire tourner en bourrique, tenir un blog sans échanges ne sera jamais mon truc.
Même s’il m’arrive de penser bêtement avoir fait le tour des sujets, je sais que j’ai toujours plein de choses à vous dire, et que ce n’est pas parce que j’ai grandi (pour ne pas dire vieilli) que je devrais tout à coup vous écrire différemment, avec plus de consistance. Comme pour le nom de mon blog qui me catalogue à lui tout seul, j’ai peur d’être associée à une image qui n’est pas la mienne, je pense en avoir déjà parlé un jour, mais j’ai toujours eu peur qu’on me trouve « stupide », en sachant pertinemment que je ne le suis pas, mais justement avant j’avais mes études, puis mon job, et des résultats concrets pour me le prouver, aujourd’hui je tiens un blog et je fais du théâtre, les résultats bien que plus enrichissants sur bien des points, ne permettent plus de quantifier quoi que ce soit. Le théâtre est tellement concurrentiel et demande tellement de travail qu’on n’obtient jamais vraiment de validation avant un moment, si ce n’est jamais. Le blog reste à dominante féminine, et les petites blagues qu’on me fait dans mon entourage sur le fait que je ne suis pas une vraie photographe, ou que mon job est facile et consiste à prendre un gâteau en photo me touche bien plus que je ne le voudrais.
Je ne sais pas comment dire ça, mais avec l’école, mon bac S, la formation d’ingénieur que j’avais commencée, le Master que j’ai eu, mes résultats scolaires, mon métier de cadre supérieur, j’avais le matériel pour me rassurer quant au regard des autres, qui pourraient me trouver superficielle au premier abord, j’étais rassurée quant à mon conditionnement, j’étais rassurée quant à la case dans laquelle je pouvais entrer. Ce qui est n’importe quoi, si on me trouve conne tant pis, je n’ai pas besoin de donner mon CV pour prouver le contraire. J’étais cette fille bonne « à caser » telle qu’en l’entend en 2017 : je faisais des gâteaux, je cuisinais, j’aimais bien bien m’habiller, j’avais un travail « classe », je m’occupais beaucoup de mes proches, enfin vous m’avez compris, un bon parti quoi.
Au final mon but était surtout de plaire à tout le monde, de faire les choses pour tout le monde, avant de les faire pour moi.
Mon épanouissement semblait passer par cette « réussite » concrète, aujourd’hui il passe par ce blog, mes cours de théâtre qui me font bien évoluer, et ces derniers mois lors de ma petite phase sombre, j’avais tendance à l’oublier.
Voilà même si cet article n’a ni queue ni tête, il me rappelle que je peux donner 4 têtes et 78 queues (aucune connotation perverse je vous assure) à mes articles, qu’ils seront toujours les miens, et que s’il ne plaisent pas, ceux qui suivront plairont peut-être. Personne n’est constant, surtout lorsqu’il s’agit d’une activité de l’ordre du privé et pas uniquement d’ordre professionnel. Or mes activités sont actuellement toutes liée à ma vie personnelle, et j’espère que cela ne changera pas. Personne n’est parfait, j’ai écrit des articles que je trouve très bons, et d’autres que je trouve mauvais, et c’est finalement pas bien grave.
La confiance s’entretient plus facilement quand on a conscience de ces inconstances.
Ah ça me manquait, ces articles « sortis de nulle part ». Je vous embrasse fort, PEACE LOVE SEX.
Amélie
Aaah, je me reconnais tellement quand tu dis que « mon but était surtout de plaire à tout le monde, de faire les choses pour tout le monde, avant de les faire pour moi. ». On essaie toujours de faire du mieux qu’on peut, on obéit en quelque sorte à des volontés qui n’émanent pas de nous et parfois cela ne nous correspond pas. Il faut savoir lâcher prise sur ces freins !
Et merci pour cette belle phrase de conclusion qui redonne espoir ! :)
dollyjessy
Exactement ! Un classique… :) Merci à toi pour ton commentaire, j’espère à très vite. Bises Amélie ;)
Aïda
Toujours aussi admirative de ta douce honnêteté. C’est quelque chose qu’il semble « facile » à faire mais difficile à trouver sur la blogosphère de nos jours (et je parle en connaissance de cause, je fais mon mémoire là dessus, donc j’en ai épluché des blogs pour trouver un brin d’authenticité…). Je commente peu, mais je lis souvent. Je trouve que tu apporte une douceur, une fraîcheur à mes après midi de procrastination et c’est toujours agréable de lire tes articles, qu’ils aient un but ou qu’ils soient sorti de nulle part, que je sois d’accord ou pas, ils me plaisent tous personnellement :) ce que tu dis à propos du besoin de satisfaire, de plaire les autres n’est pas une analyse facile à accepter vis à vis de soi même et c’est superbe que tu arrive à l’admettre comme ça quand j’en connais beaucoup qui refusent de le faire !
Porte toi bien,
Bises d’une lectrice admirative et assidue, Aïda
dollyjessy
Merci Aïda, ton commentaire me touche beaucoup, je commence à te reconnaitre au fil des commentaires que tu laisses donc c’est d’autant plus agréable à lire. A très vite <3
Laura
Ces toujours un plaisir de te lire ! En tous cas avec tout le travaille que tu fourni pour ton blog tu peut être fière ! Gros bisous #Unefidélelectrice <3
dollyjessy
Merci Laura <333
La Fiancée du Panda
Et bien moi je les adore, ces articles sortis de nulle part ;) J’admire énormément ta sincérité, et je suis assez bien placée pour savoir ce que ça demande de courage et de talent pour savoir se mettre à nu comme ça tout en créant un lien avec les autres. Ton article sur l’absence/présence m’avait beaucoup touché également, je me retrouve à 100% dans ce besoin de repli total difficile à expliquer, qui rend le simple fait de répondre à un texto très compliqué… J’ai traversé (je traverse) régulièrement des périodes comme cela, et ça a toujours été un de mes plus gros complexes en tant que blogueuse (mais comment font celles qui postent sans relâche et sans jamais faillir à leur régularité ??).
Mais sache du coup que ton blog est l’un des rares que je prends le temps de lire, justement parce que je sais que je vais y trouver un morceau de vraie vie dedans. Donc surtout ne change rien ;)
dollyjessy
C’est gentil, je suis contente de te lire ça fait tellement longtemps ! Merci beaucoup, j’espère te revoir bientôt <3
Clara L.
Cet article donne l’impression d’une déclaration d’amour… A toi, à nous, à la vie qu’on peut choisur de vivre, à la personne qu’on peut choisir d’être… C’est tout simplement beau par sa sincérité
dollyjessy
On peut dire ça :) Merci beaucoup Clara !
Marion J
Ton article est juste génial ! Spontané, authentique, pleins de vie… Merci. Et je tiens à te rassurer on apprend à gérer son hyper-sensibilité (parole de fille qui a apprivoisée son hyper-sensibilité) ;) . Je te souhaite pleins de belles choses et de belles découvertes pour la suite. Bisous
Chastor
Petit message en commentaire de cet article, mais qui vaut pour la plupart de ceux que tu as posté en rubrique « mood ».
Ton écriture est vraiment agréable, ton authenticité et ta sensibilité se dessinent à travers tes articles.
Tu te poses des questions que l’on (moi en tout cas) se pose à un moment dans notre vie où l’équilibre précaire sur lequel on était assis, commence à vaciller.
J’arrive aux mêmes conclusions que toi. Il faut beaucoup de courage et de confiance en soi pour parvenir à (re)construire cet équilibre.
Continue d’écrire en tout cas, tant que tu en ressentiras le besoin. De vrais bons moments de lecture pour moi.