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Contraception d’urgence : stop aux idées reçues

Aujourd’hui place à un sujet un peu particulier, enfin quand je dis particulier c’est une façon de parler car si vous me lisez assez régulièrement vous avez pu voir que j’aborde vraiment une multitude de sujets, pour la simple et bonne raison que ce blog n’est pas un magazine où je réponds aux attentes des lecteurs en me cantonnant à quelques sujets « tendance », mais un espace où j’aborde tout ce qui m’intéresse ou me concerne, que cela intéresse 6 personnes ou 30 000 personnes. Je pense que le sujet du jour, pour lequel on m’a contactée pour une collaboration, devrait intéresser un maximum de jeunes filles et de femmes, car force est de constater qu’il existe un certain nombre d’idées reçues quant à la contraception et plus précisément quant à la contraception dite « d’urgence », vous l’avez compris, je parle bien de ces fameuses petites « pilules du lendemain ».

Pour commencer je tiens à dire que je l’ai moi-même prise cette pilule, lorsque j’avais 18 ans, et que lorsque je partage des infos avec vous elles sont vérifiées, je suis objective et ne me laisse pas influencer par les « on-dit », ce qui m’a toujours permis d’avoir mon propre jugement basé sur des informations avérées et de ne pas me fier aux propos de n’importe qui et encore moins aux rumeurs sur la nocivité́ de certaines choses, nocivité́ souvent estimée après un test sur 7 araignées sur base d’un protocole foireux.

Je tiens aussi à préciser que je prends du recul sur les informations provenant du corps médical, et heureusement car si j’avais fait aveuglement confiance à tous les médecins aujourd’hui je serais encore en train de me faire accuser de feignante qui simule ses douleurs, alors qu’on me détecte aujourd’hui une vraie pathologie !

Bref, je souhaite donc revenir sur quelques points autour de cette pilule du lendemain. Parce qu’il peut arriver à n’importe qui de constater qu’un préservatif s’est déchiré́ pendant un rapport sexuel, d’oublier sa contraception, ou d’avoir eu la tête en l’air, pour dire les choses joliment ^^

1. « Je ne peux la prendre QUE le lendemain ? »

Euh non, le terme « du lendemain » est une appellation on va dire, d’ailleurs aujourd’hui on parle plutôt de contraception d’urgence car elle peut se prendre dès les heures qui suivent le rapport sexuel non protégé et jusqu’à 3 ou 5 jours après selon la contraception d’urgence utilisée. Plus elle est prise tôt, plus elle a des chances d’être efficace car en effet elle n’est pas efficace à 100%. C’est aussi pourquoi son usage doit rester ponctuel, et qu’une contraception régulière reste nécessaire si vous avez une vie sexuelle sans désir d’enfant.
J’en profite pour vous rappeler que la contraception d’urgence orale ne protège pas des IST (Infections Sexuellement Transmissibles), seuls les préservatifs le peuvent.

2. « La pilule du lendemain est une sorte d’avortement. »

AHAHA.

Franchement, je ne peux pas m’empêcher de me marrer quand j’entends ce truc, car il faut vraiment avoir raté́ les cours de bio pour penser que cela est vrai.

Alors moi je ne les ai pas ratés les cours de bio, et je me demande comment on peut avorter quelque chose qui n’a pas commencé. La contraception d’urgence intervient après un rapport sexuel sans contraception pour empêcher que Mr Spermatozoïde féconde Mme Ovule dans les jours suivant ce rapport. Pour ce faire, Madame Pilule dit à Mme Ovule de rester au chaud chez elle pendant quelques jours, ou empêche carrément l’ovulation. A partir du moment où il n’y a pas d’ovulation, il n’y a rien qui se passe, il n’y a pas de développement cellulaire, nada.Et si à tout hasard vous êtes déjà̀ enceinte, sans le savoir, au moment du rapport et de la prise de cette pilule, celle-ci ne peut en aucun cas agir sur la petite cellule formée après la fécondation censée devenir après son implantation dans l’utérus un fœtus puis un bébé́ 9 mois plus tard, donc vous continuerez d’être enceinte. On est donc bien loin de l’IVG, à laquelle on peut recourir si cette grossesse est non désirée.

3. « Je ne veux pas abimer mon corps ou devenir stérile »

Voilà̀ ce que j’appelle de la désinformation. Evidemment il s’agit d’hormones, comme pour la pilule classique, mais elle ne peut en aucun cas vous rendre stérile. La pilule du lendemain n’a qu’une action ponctuelle en retardant ou empêchant l’ovulation du cycle en cours. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’il faut protéger les rapports sexuels qui suivent sa prise. Et les problèmes de fertilité et de stérilité sont des sujets avec lesquels je n’aime pas plaisanter, ils sont trop sérieux pour être sujets à des rumeurs délirantes qui peuvent influencer les plus jeunes d’entre nous.

4. « J’ai honte et de toute façon je n’ai pas de sous pour m’en procurer »

Si vous êtes mineure ou êtes encore étudiante la pilule est gratuite.
Mieux que ça vous vous la procurez anonymement : aucune carte vitale, aucune pièce d’identité́, si vous avez peur d’être reconnue par une amie de vos parents, et bien allez dans une pharmacie plus loin de chez vous, ou demandez-là simplement à l’infirmière de votre établissement, elle est tenue au secret professionnel et vous comprendra.
Si quelqu’un vous fait la morale ou remet en question votre requête, passez votre chemin, des pharmacies on en trouve partout hein ^^

Plus généralement, elle ne nécessite de toute façon aucune ordonnance, et elle est vendue entre 4 et 20 € pour les autres (femme majeure ou homme mineur ou majeur).

Pourquoi je trouve que c’est important de sensibiliser un maximum de personne concernant la contraception d’urgence ?

  • Parce qu’en 2017, 1/3 tiers des grossesses restent non désirées
  • Parmi elles, 60% aboutissent à une IVG
  • Parmi celles qui feront cette IVG, 91% d’entre elles n’ont même pas tenté la contraception d’urgence
  • Par déduction, 40% de ces grossesses non désirées aboutiront à une naissance non voulue. Parfois ce sera malgré́ tout une bénédiction, parfois cela donnera lieu à des drames qu’on aurait pu éviter.
  • Près de la moitié des 18-24 ans ont déjà eu un rapport sexuel à risque (et je n’ai pas les stats, mais je vous assure que c’est aussi le cas de pas mal de 24-30 ans qui m’entourent).

Je finirai en disant que quoi qu’il arrive, nous disposons de notre corps, nous devons parfois prendre des décisions difficiles, la vie n’est pas toujours aussi simple qu’on le voudrait, nous sommes soumises quotidiennement à des jugements qui nous font culpabiliser, à tort. Vous ne devez pas culpabiliser, qu’il s’agisse de recourir à une contraception d’urgence, ou à une IVG si cela doit arriver. Oui avoir un rapport sexuel sans protection n’est pas l’idéal, cela ne fait pas de vous une personne irresponsable ou stupide, simplement une personne humaine.

Me concernant je ne l’ai prise qu’une fois, à 18 ans, si le sujet vous a intéressé, n’hésitez pas à le partager. Cela vous intéresserait que je traite d’autres sujets autour de la sexualité́ ? J’ai un peu peur de poser cette question car après il faudra assumer aha.

Voilà voilà, plein de bisous, mes belettes. Mon blog est en détresse technique, je n’ai pas pu publier certains articles récemment, mais j’essaye de régler tout ça au plus vite !

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2 Comments

  1. Ninon

    Merci pour cet article qui a la vertu d’informer tout en montrant que l’on peut parler de ces sujets de façon libre, sans tabou ! Pour répondre à cette question qui vous fait peur, je suis pour plus d’articles sur le thème de la sexualité. Je trouve que vous réussissez à aborder ces questions avec du recul et du naturel, on a un peu l’impression de lire le message d’une copine ^^

    1. dollyjessy

      Merci pour ton commentaire Ninon, en plus mon système de commentaires ne fonctionnait plus donc ça me rassure de le voir ^^ Je suis contente que ces sujets te plaisent. A très bientôt par ici j’espère !

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